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You shouldn't mumble when you speak
27 juin 2015

Maintenant, je m'allonge souvent sur mon canapé

Maintenant, je m'allonge souvent sur mon canapé et je laisse mes jambes pendre dans le vide. Un Gavalda dans la main, un chat sur le ventre, un autre sur les coussins, et un contre mes jambes. Je suis toujours cette Cat Lady qui faisait rire J. Je prends le temps de rester chez moi. J'invente des excuses pour le p*lo que je déserte. Je reste sur mon canapé gris, et je regarde le soleil changer de place, traverser mon séjour en caressant mes chats étendus sur le sol, et finir sa course sur le mur gris clair de ma cuisine. Je bois des bières, je dépiaute des fèves et je lis des pages et des pages de poésies qu'on m'envoie.

Je me décolore les cheveux en soupirant, puisque mes élèves n'aiment pas quand j'ai deux couleurs. J'attrape souvent les mèches qui ont repoussées depuis que j'ai arrêté de les raser, il y a plus d'un an. Je regarde leurs longueurs, plus grande que mes doigts, et je me mords souvent la lèvre supérieure en repensant à tout ça. Que de chemin parcouru, depuis un an. Avec ma peau bronzée et mes cheveux tout blanc, j'en souris encore. L'année dernière, j'arrêtais de me raser le côté du crane car. Sur toutes les choses qu'il avait emporté, mon fantôme avait aussi pris la tondeuse. Le dentifrice, la tondeuse, ma valise, ma trousse de toilette, le shampoing, certains de mes tee shirt, mon argent et tout ce qui palpitait en moi.

Il m'avait dit au revoir en levant la main sans se retourner, dans le hall vitré de l'aeroport après une cigarette et un dernier baiser. En rentrant chez nous, j'avais fait le compte de ce qu'il avait laissé. Une partie de ses vêtements, les trois quart de ses livres, ses trois chats et notre passé tout entier. Il n'est jamais venu rien récupérer. J'avais laissé ses vêtements, ses meubles et notre histoire dans la remise sur laquelle j'ai refermé la porte. Écrit "Liar" sur la deuxième de couverture. Ammassé mes affaires dans des cartons, et n'eu pas assez de bras pour tout porter. De nombreux d'aller retour dans ma toute petite voiture. Et le dernier avec un chat emmailloté dans une serviette comme une poupée momifiée. Un chat terrorisé, complètement figé dans mes bras. Abandonné. Littéralement abandonné. Comme les deux autres, et comme ma pauvre silhouette qui sanglotait. Le chat enservietté dans le dernier carton, des larmes qui dégringolait et moi qui lui chuchotait "It's gonna be alright, it's gonna be okay".

Un an après, mes chats ne sont pas à mon nom sur leurs carnets de santé. Mais ils sont à moi, même si bien sur, ils ne sont pas ma propriété. Mais ils sont contre moi quand je regarde le soleil changeait de couleur, et ronronnent dans ma paume quand je suis allongée. Je pense qu'ils t'ont oublié. Et moi aussi, quand je mets du punk rock et que je danse en mini short dans cet appartement que j'aime tant. Que j'ai réussi à apprivoiser. Ou peut être que c'est l'inverse, et que lui et ses couleurs m'ont petit à petit apporté la paix que je cherchais. Alors je sautille en chantant, et je bouge mes cheveux tout blanc. It sucks to be you, sing le chanteur de Zebrahead, it sucks to be you je repète en bougeant partout.

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