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You shouldn't mumble when you speak
19 mai 2015

J'ai peur du bruit du givre. J'ai peur des

J'ai peur du bruit du givre. J'ai peur des veines, et de leurs fragilités. J'ai peur des endroits étroits, j'ai peur de ne plus pouvoir respirer. J'ai peur du noir, et je suis terrifiée quand j'ouvre mes yeux dans une pièce dont l'obscurité est totale. Je crois que c'est lié aux premiers jours de mon existence, bandeau noir sous les lampes. J'ai peur d'avoir mal.

J'ai peur du décollage dans un avion. J'ai peur du vide, pas toujours mais parfois. Pas sur les ponts, pas sur les toits. J'ai peur du vide quand je ne le maîtrise pas. J'ai peur des autres près des précipices, j'ai peur de voir ceux que j'aime près d'un danger. Et loin de moi. J'ai peur d'être abandonnée, et je deviens folle quand on ne me répond pas. Fuis moi, je ne te suis pas. Fuis moi, je coupe nos liens, et je ne les reconstruits pas. J'ai peur que les autres s'éloignent, j'ai peur de ne pas pouvoir les retenir. Avec juste mes mains, avec juste mes doigts. J'ai peur qu'ils se rendent compte, de tout ce que je ne suis pas. J'ai souvent si peur, que c'est moi qui fini par m'enfuir.

J'ai peur de mon passé, j'ai peur d'être coincée. Dans mes rêves, parfois, je suis encore en couple avec toi. Les disputes, les mêmes scènes encore et encore. Je passe des heures à te refuser tout ce que tu veux me proposer. Nos conflits, nos corps enlacés. Non non non. Dans mes rêves, je ne sais pas qu'on n'existe plus. Mais tout mon inconscient crie si fort, et je me retrouve perdu. Je m'emmèle dans nos souvenirs. Je perds les couleurs des murs, je perds les traits de ton visage pourtant si familier. Même ton corps commence à se ternir. Ta tache de naissance là, et la couleurs de tes yeux. Je ne sais pas qu'on n'existe plus, mais j'ai peur de ce toi que j'invente et qui veut m'approcher. Avec toi à mes côtés, j'ai l'impression d'être coincée. Enfermée. Asphixiée. Je lutte, jusqu'à me réveiller. La respiration anarchique, passer doucement la main dans mes cheveux. Ton absence comme le meilleur présent que je me suis fait.

J'ai peur que les autres voient toutes les cicatrices que je porte. J'ai l'impression de ne voir que ça, moi et ma silhouette toute ensanglantée. J'ai peur de ma fragilité. J'ai peur de ne pas réussir à me relever, si un jour je. J'ai peur de baisser ma garde, j'ai peur de laisser quelqu'un m'approcher. Dans mes bras, dans mes draps, je ne suis pas effrayée. Une morsure sur la clavicule, une présence contre mon dos nu. Et cette main sur ma cuisse qui n'osait pas bouger. Je n'ai pas peur de ça, je sais que je peux dominer. Ou être dominée. Je n'ai jamais eu peur de ce type d'obscurité.

J'ai peur du plus profond, j'ai peur de ce qui se passe sous mes côtes. Ce n'est pas que j'ai peur des gens gentils, c'est que j'en suis absolument terrifiée. Ceux qui me disent les mots qui me touchent, ceux qui me font pleurer. Ces gens là. J'ai l'impression que je ne peux que les blesser. J'ai peur d'avoir cicatricée en étoile, mes tissus remplis d'épines acérées.

J'ai peur de les blesser. J'ai tellement peur de faire le mal qu'on m'a fait. Comme une contagion. Comme un poison. Qui me court sous la peau et que je pourrais refiler. Tes mots, tes mensonges. Les morceaux de verre par terre qui m'entaillaient et que je n'arrivais pas à ramasser. Mes blessures qui m'ont fait grandir, mes blessures qui m'ont porté. Ce nouveau moi si fort, ce nouveau moi entièrement réparé. Qui ne pleure plus, qui danse et ne se retourne pas. Mais qui est tellement plein de secrets. Tu sais, j'ai tellement peur de moi.

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