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You shouldn't mumble when you speak
23 juillet 2015

Il y a cette urgence à reprendre la route. Vite,

Il y a cette urgence à reprendre la route. Vite, du soleil, des lunettes, des kilomètres de bitume qui se déroulent sous les voitures. A l'intérieur, on parle de l'Allemagne avec une jolie luthière bretonne qui a choisi de partir voir à Hambourg comment était la vie. Et comme cela fait deux ans, j'ai l'impression qu'elle l'a trouvé jolie. Il y a des biscuits à la cannelle qu'on se fait passer pendant qu'on disserte des similitudes entre l'allemand et la langue des signes. Dans mon sac, un bon de commande pour un livre sur Weimar. Et des mails avec des photos du mur de Berlin. La vie qui s'amuse avec les coïncidences, comme toujours.

Dans la jolie Nantes, des lits immenses, des thés dans des mugs colorés, des rires assise en tailleur sur les pavés pendant que le soleil se couchait. Le si joli carrousel, nos gloussements de gamines devant les poissons en lumière projetés. Pour remercier le sourire du gentil garçon qui nous décrochait, je lui ai offert l'un de mes coeurs en papier. En échange, il nous a offert un autre tour gratuit, et nos gloussement étaient repartis. Sous les toits, ça parlait passé et astrologie. Les jolies lèvres des filles et des garçons, ma haine des barbes et le séjour au Japon de celui qui, sac encore sur le dos, en revenait. Les boites en forme de panda, les tapis avec des lunes au milieu et les dessins sous lequel on dormait. Le brunch rempli de fruits et de pain, de fromage et de plats végétariens. Dans le salon de tatouage, le bruit faisait hérissait ma peau qui ne se couvrait pourtant de rien. Des rires et des câlins, des "à bientôt" et un covoiturage à seulement deux et c'était bien.

Sur une terrasse, B. et nos verres qui trinquaient. Sa curiosité devant mon histoire à résumer, et sa moitié que j'ai de plus en plus de mal à aimer. "C'est un égoïste, tu sais", j'ai fini par répondre. Alors on est allé danser, pour oublier et se changer les idées. Lui sur son tabouret, car il n'y avait que nous et trop de regards qui scrutaient. Et moi au milieu, à sauter partout sans m'en soucier. Nos verres se remplissaient sans payer, et le serveur nous faisait des clins d'oeil pendant qu'on tapait nos verres à nouveau. A toi, à moi, à nous. A la vie, à l'amour. A l'alcool qui nous fait rire, et à la nuit qui n'en finissait plus de scintiller.

Le temps d'avoir mal à la tête, et repartir déjà. Dans la voiture de Léa, la playliste de plus de cinq heures et nous trois en train de hurler. Le soleil qui déclinait, la pause sur la plage de Biarritz pour avoir quelque chose de beau à regarder. Mes vidéos que je filmais qui attrapaient leurs sourires, et nos rire dans notre chambre à coucher. Les draps affreux, les taies bariolés et les verres de bières qu'Andréa n'a même pas terminé. Les glaces, les pizzas et les tapas. Dans le creux des journées, des mots sur nos vies, nos travails et nos envies. Leurs petits copains et leurs habitudes, et mon histoire qui n'a pas de mots concrets pour être racontée.

Sur le sable, je racontais les mots qu'on s'échangeait par mail interposés. Comme si on n'avait pas déjà assez parlé. De nos vies, de notre passé, de tout ce qui fait que lui, la première fois que je l'ai vu, je ne l'ai pas rencontré, je l'ai reconnu. L'absence qui ne s'arrange pas durant les heures de mes journées, et la nuit, c'est encore plus compliqué. Et c'est ce que je leur expliqué, ma tête sous mon chapeau et mes pieds dans l'eau. "C'est compliqué, vous savez". Le soleil rougissait nos peaux, et sous la mienne ça battait. Alors on riait de tout ce qu'ensemble on avait déjà fait. 9 ans, bientôt une dizaine de passé. Nos cours de l'iut, les émois trop nombreux de nos coeurs qui se cherchaient. Ces garçons plus si intéressant, plus si beaux. Les marques qu'ils ont à peine laissé, et notre ancienne vie d'ado. Des mojitos dans les mains, et du sucre entre les doigts, on a trinqué à ces années là. A ce qu'on était, à ce qu'on est devenues. A tout ce qu'on est, et à tout ce qu'on a parcouru. Et même si la vie croque et fatigue, si elle tourne trop vite et nous chavire. On était bien là, dans un bar où la lumière était bleue ou dans une chambre aux oreillers rayés. Avec les fantômes de ceux qui nous avaient effleurés, et de nos trois présences si peu ébranlées. A toi, à moi, à nous. A la vie, à l'amour, et à tout ce que ça nous a apporté.

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