Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
You shouldn't mumble when you speak
4 juin 2015

Elle se leva. Menti dans ses sourires. Accumula

Elle se leva. Menti dans ses sourires. Accumula les kilomètres comme d'autres les pas. Écrit. Ratura. Effaça. Soupira. Attendit des nouvelles qui ne venaient pas. S'ennuya. Un peu. Beaucoup. Chercha de la passion passionnément. N'en trouva pas. Enleva le sucre de ses café, et ajouta des foulés autour du stade. Se frottait toujours autant les cheveux. S'endormait au volant. Les écouteurs et la musique aléatoirement jolie. Les heures collantes et ennuyeuses. Alla et rentra chaque jour. Se retrouva sur un vélo et cacha un bâillement. Attendait la fin des semaines avec de l'impatience, et la perdait dès le samedi midi. Voyait les jours défilaient et s'engluaient.

Bailla.

Alors, forcement. L'autre soir. Ce mélange curieux de gens, sur la pelouse des quais. Pendant que le soleil se tournait, et que les verres se remplissaient. Moitié professeurs, moitié artistes. Des sourires, des nappes, un gâteau de pommes aux fourmis et mon vin blanc au citron dont personne n'a voulu. Pas même moi. Mes lèvres et le vin rouge qui les tachaient. Mes lèvres et des cigarettes. Mes lèvres qui souriaient n'importe comment. Faire un baiser à chacun, dans cet immense cercle. Apprendre les prénoms et les professions, et lever son verre à la belle, son anniversaire et son sourire. Se faire une place à côté de celui qui porte les mêmes douleurs en bandoulières, et ne plus la quitter.

Même quand les autres se sont levés. Même quand ils sont partis par poignées. Plus que dix. Plus que cinq, à parler de ce métier comme le mien mais pas vraiment. Les étoiles qui clignotaient. Plus que deux. Et des gorgées, et des bouteilles, et des confidences. Jusqu'à ce que la nuit soit grise, la ville si déserte et la vie tellement moins monotone. Juste le vent, juste le ciel, juste la rivière qui coulait et rugissait. Juste les souvenirs, juste toutes ces choses trop facilement confiées. Sur le pont qui m'avait recueillie, montrer les endroits où je jetais des affaires qui ne m'appartenaient pas. Les secrets qui se déliaient dans les nuits d'été. En marchant pieds nus dans la rue, ou sur le rebord d'un très vieux canapé. Acquiescer ou secouer la tête de droite à gauche. S'endormir quand le soleil revenait. Voler si peu d'heures au sommeil, et poser sa main sur des cicatrices encrées. Des lunettes de soleil à l'interieur, pour arrêter le coeur qui battait dans les tempes. Les lèvres violettes, les cheveux emmêlés, le museau caché sous un livre qui aurait du me faire déprimer. Mais rire devant toute sa matinée, devant mon retard et des bras qui poliment me serraient. Et, dans l'encadrure de la porte, se retourner pour avouer un désaccord. Et s'enfuir dans l'escalier, vite, marches après marche. Le retard de ne pas avoir su partir. Marcher vite, puis courir. Loin loin loin. Se remettre une mèche de cheveux, et ne pas se retourner.

Publicité
Publicité
Commentaires
You shouldn't mumble when you speak
Publicité
Archives
Publicité